Transit

Manger : activité créatrice de lien social, qui nous réunie, vitale, cyclique, journalière. Activité à laquelle j’ajoute celle de noter (avec une rigueur obstinée dans l’obsession froide et la durée) et qui devient à son tour un rituel, au sens d’habituel et précis.

Une durée lue.
TRANSIT, joue sur la forme du roman (par son format, son épaisseur…) cette fois-ci destiné à la lecture, l’écriture devient sécable, sans construction grammaticale. Les mots sont coupés sans tenir compte des syllabes mais de l’espace physique ( celui de la page), un nombre de caractère par ligne ayant été prédéfinit. Ainsi les paragraphes forment des blocs homogènes sans « lézarde ». Chaque paragraphe correspondant à un repas de la journée (celle-ci n‘étant jamais datée), le texte est tranché.
C’est un livre sans mouvement d’écriture.

En plus de cette activité commune aux êtres vivants (se nourrir), l’utilisation de « noms communs », de marques, de l’ordre du langage, renvoient à un référent ( que l’on «  »partage » »), en cela ils sont moins abstraits et à la fois moins stables. C’est pourquoi je réintroduits de la distance entre mon activité et la lecture. Par la disparition de l’aspect manuscrit de mes carnets (où je prends note après chaque repas), je cherche à me détacher du caractère expressif du contenu car en étant plus commune par l’emploi des mots, mon expérience n’est pas plus « partagée ».
« Noter » : semble être un outil de maîtrise, il offre le sentiment de retenir dans le présent le déjà absent (substitut)

Tout comme le temps ne cesse de revenir sur lui-même en un mouvement circulaire [(le cercle en tant que symbole de l’infini, du tout, qu’est-ce que le début ? où est-il ? qu’est-ce que la fin ? où est-elle)] les cercles sont parfois petits, parfois immenses, tout en projetant devant lui une ligne infinie qui s’avance dans l’espace physique.

Ces même notes sont accessibles sur un site (http://consojourn03.free.fr) sous la forme d’une liste, actualisée par des données qui ne peuvent appartenir qu’au passé.